Aujourd’hui, jour de fête de l’Epiphanie, c’est-à-dire de la manifestation de Dieu aux mages venus d’Orient qui représentent les différentes parties du monde ; aujourd’hui nous sommes invités, guidés l’Esprit Saint, à reconnaître dans l’enfant de la crèche de Bethléem, notre Roi, notre maître et Seigneur : notre Sauveur. Cet enfant né de l’Esprit Saint et de la Vierge Marie est contemplé et chanté par les anges, nous dit l’Ecriture. Nous unissant à leur louange, nous pouvons adorer le Christ manifesté aux hommes qui vient nous apporter le Salut.
Mais qu’est-ce qu’adorer ?
« Rendre à la divinité le culte qui lui est dû. Dieu veut être adoré de ses créatures. Adorer, c’est se soumettre », nous dit le Littré. Le 1er commandement du Seigneur n’est-il pas :
« aimer Dieu de tout son cœur, de toutes ses forces, de tout son esprit »
Jésus nous a dit que "le Père cherchait des adorateurs en Esprit et Vérité ».
Adorer Dieu réclame toute notre personne : « l’être et l’agir » Dieu désire que nous l’adorions, non pas par égoïsme, mais pour que nous ne nous égarions pas loin de Lui, notre Source d’Amour. C’est pourquoi IL a donné le commandement aux Hébreux, de l’adorer, LUI et LUI Seul. «
C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras » (Matthieu 4,10) (Luc 4,8) et le dernier mot : Adorer dans la Bible, se trouve dans l’Apocalypse (2,9) « c’est Dieu qu’il faut adorer »
Adorer, c’est vivre dans la prière qui est relation avec Dieu, et dans la transparence : c’est-à-dire être ce que Dieu veut que nous soyons. Accepter de renoncer à soi-même, c’est accepter que la souffrance s’incarne dans nos vies, car renoncer à faire sa propre volonté pour faire la Volonté de Dieu, c’est accepter la souffrance attachée à la grâce offerte. Comme les mages, nous sommes invités à venir nous prosterner devant Jésus qui veut demeurer en nous et faire de chacun nos cœurs : « sa crèche » ! Quel étonnement ! Quel divin transport ! Quelle naissance ! Quelle résurrection ! Quelle Vie ! Quelle Joie aussi !…
Enfin le mot : « Adorer » signifie aussi porter à la bouche : donner un baiser. Pensons à Marie Madeleine qui baisait les pieds de Jésus !...
Je suis devant toi Dieu très gand… Mais Toi, dans ton Amour, Tu t’es abaissé jusqu’à moi par la Vierge Marie !... Je me prosterne devant Toi qui vois jusqu’à l’extrémité de mon cœur, de mes intentions… je suis là, car TU m’aimes d’un Amour Éternel. Je sais que TU peux tout transfigurer et faire naître de ces pierres des adorateurs… Mais TU veux mon silence, mes paroles balbutiantes, mon cœur blessé, ma confiance d’enfant, mes désirs inassouvis, mes péchés… Tu veux que je reconnaisse mes faiblesses pour mieux me donner Ta Sainteté.
« SAINT, SAINT, SAINT, chantent les habitants des Cieux. La Sainteté est Ton Nom et je t’appartiens, Oh, mon Dieu...
Teillard de Chardin écrivait à une personne qu’il guidait vers la sainteté :
ADORE ET CONFIE-TOI !
Ne t’inquiète pas de la valeur de ta vie, de ses anomalies, de ses déceptions, de son amour plus ou moins obscur et sombre. Tu fais ce que Dieu veut. Tu lui offres, au milieu de tes inquiétudes et des insatisfactions, l’offrande d’une âme humiliée qui s’incline malgré tout devant une Providence austère. Peu importe que dans l’intimité de toi-même, tu sentes comme un poids naturel, la tendance à te replier sur tes tristesses et tes défauts. Peu importe que, humainement, tu te trouves « raté(e) » si Dieu, lui, te trouve réussi(e), à son goût. Notre Seigneur te conquiert et te prend pour lui.
Adorons notre Sauveur
Monique Maury